Nominé

60 ex., cousu à la main, cartonné, 27 x 18,2 cm, 24 p.

Six photographies en noir et blanc prises au Barbican Estate à Londres sont imprimées pleines pages, entrecoupés de cinq doubles pages qui ne portent qu’un court texte écrit dans le coin supérieur verso. Les phrases sont extraites du roman de Maurice Blanchot Celui qui ne m’accompagnait pas. Les photographies sont composées des plans et des formes tridimensionnelles de l’architecture du domaine, les intervalles des surfaces courbes et angulaires définissent une série de seuils et de passages. Peu de détails ressortent, et une impression d’immobilité et d’irréalité se dégage de ces lieux vacants et de leur géométrie épurée. Les mots sont la voix écrite du narrateur du roman, il tente de manière timide de décrire ses déplacements et sa position dans une maison. Cette indétermination hésitante ne reflète pas tant la conscience incertaine du narrateur de ses actes et de ses perceptions, que celle d’une impossibilité du récit, l’indéfini d’un récit qui ne peut jamais être perfectionné.

John McDowall, Le sujet et le lieu de la pratique est bibliographique en ce qu’elle s’intéresse aux propriétés associatives et physiques du livre, en étudiant la nature de la temporalité de la dynamique autoréflexive comme caractéristique sous-jacente de l’expérience du travail, travail qui a souvent sa genèse dans la fiction littéraire. Les livres d’artistes constituent un sujet de recherche central.

COMMENTAIRE JURY

« Celui qui ne m’accompagnait pas », livre de Maurice Blanchot dont John Mcdowall extrait l’unique phrase qui accompagne ces 6 photos prisent au Barbican Estate in London… C’est la traversée d’un temps infini, le vide en soi, le vide autour. Dans ces photos d’architectures d’où se dégage une impression d’irréalité on entend l’écho de ses propres pas. Le vide est comme une absence du temps et de l’heure. Peut-être le vide évocateur de la tentative d’écriture ?

Astrid de La Forest

artiste plasticienne